Des forces physiques appliquées à l’homme
« L’homme n’a pas son pareil pour se créer une réalité qui satisfait son égo »
Dans la dernier texte, j’ai dit que l’idolâtrie était une forme de narcissisme. De même que l’homme aime à ce que son image soit reconnue la meilleure possible, il aime que le monde soit conforme à sa propre vision : « C’est moi que ça regarde, c’est mon affaire, c’est moi qui décide, ce qui n’est pas moi n’importe pas ».
Obéir à une force qu’on ne peut représenter est tout simplement impossible car l’homme se veut être aux commandes de tout. Il accepte qu’il y ait des forces supérieures mais il veut pouvoir transiger avec elles, les apprivoiser, les gérer.
Seulement, il ne se rend pas compte que, en agissant ainsi, il se soumet précisément à une de ces forces qu’il prétend contrôler, la force de gravité humaine.
Vous savez que l’univers est soumis à deux forces contradictoires, l’expansion et la gravité, aucune des deux n’étant expliquée (explicables !) par la science.
L’expansion, c’est la force ultime, de laquelle tout découle, c’est l’action unique, créatrice, infinie dans l’univers finit qu’elle féconde de son énergie. La gravité, la réaction, n’est pas une force d’attraction mais une force qui courbe l’espace-temps autour des masses importantes de matière. On n’est pas attiré par le centre de la terre mais c’est la courbure de l’espace-temps provoquée par la force de gravité appliquée à la terre qui nous y entraîne. Si nous étions dans l’espace, nous serions en orbite.
De même, l’expansion n’est pas une force qui fait interagir les objects entre eux mais une force indirecte, non pas de création mais de dilatation. L’univers s’agrandit parce qu’il se dilate et non parce que la force d’expansion crée de la matière indéfiniment. Comme on le voit, aucune des deux forces les plus importantes de l’univers n’agit sur la matière directement.
(nb: je ne vois pas pourquoi la gravitation est classée dans les forces fondamentales qui elles - électromagnétisme, forces faible & forte - interagissent directement avec la matière)
Il est à noter que ces deux forces n’interagissant pas directement avec la matière, elles ne l’ont pas créée et donc l’univers n’est pas une création mais ‘l’élargissement’, la ‘mise au jour’, la ‘transposition’ d’un état autre, impossible à concevoir, en ce qui est devenu l’espace temps, l’univers passé, présent et futur, de la forme du moindre brin d’herbe à la plus profonde pensée humaine.
L’attraction et la gravité opèrent une lutte continuelle dans l’univers autant que dans l’homme.
Tout est, autrement, en esprit, rien ne disparaît complètement, de chacune des choses qui ont existé à chaque moment de leur existence.
Donc on le voit, il y a deux forces qui ont modelé l’univers, expansion et gravité, amplification et contraction, eh bien, ces deux forces s’appliquent à l’homme.
Ce sont le désir d’infini, la curiosité de l’inconnu, l’attrait de la connaissance, la force sublime qui fait que nous nous oublions nous mêmes, l’amour de l’autre, le désir d’altérité, d’infini, et d’autre part la force qui ramène tout à soi, la gravité de l’être, le narcissisme qui n’est autre que la force vitale, la force de la vie qui est individuelle ou qui n’est pas, l’amour de soi.
Or, l’homme commence sa vie un peu à l’état de soupe quantique. Il doit dormir beaucoup pour organiser, sélectionner et oublier en grande partie le tsunami d’informations qui lui arrive, tant de l’extérieur que de l’intérieur.
Puis vient une période d’inflation qui n’est pas, au contraire de l’univers celle de l’expansion mais celle du moi. la force de gravité humaine qui, progressivement cédera de son empire à l’amitié et à l’amour, mais qui restera la force dominante de l’homme.
Il y a donc deux forces, expansion et gravitation, la seconde conséquence de la première, dont l’interaction est à l’origine de l’univers. En les appliquant à l’homme, on pourrait les nommer la force de l’esprit et celle de la matière, cependant, en physique, la matière au niveau fondamental est régie par des lois ‘d’un autre monde’, la mécanique quantique.
Ces lois qui sont à la base de tout ce qui existe et qui ne font pas elles-mêmes partie de l’existence pourraient faire supposer que la matière est une cristallisation de l’esprit, c’est-à-dire que la matière serait un sous-produit de l’esprit qui agirait comme une sorte de frein temporel à sa toute puissance. Il y aurait donc une différence d’apparence entre la matière et l’esprit mais pas de nature.
En résumé, les deux forces principales de l’univers, dilatation et contraction se retrouvent en l’homme mais, au lieu d’arriver à un certain équilibre (quoique l’expansion augmente à l’échelle cosmique, la gravitation règne dans les galaxies), la ‘gravitation humaine’ domine. Et c’est normal car la ‘gravitation humaine’ représente la sauvegarde de l’individu par rapport au risque de sa dilution potentielle dans la société.
C’est pour cela que l’homme extrapole son égo en inventant des représentations du monde où il retrouve sa propre image dans la société, que ce soient des religions, des théories sociales, politiques, économiques, et autres. Ces idolâtries collectives tiennent du narcissisme, cet amour de soi-même en quelle que sorte militarisé pour se rendre important, pour donner un sens à sa vie dans une humanité diverse autant que complexe. À sa base, l’égo est une limitation aux folies de l’esprit, individuelles et collectives, dont le narcissisme représente la forme maladive et perverse.
L’égo est un ‘life-drive’ tandis que, son extrapolation, le narcissisme est un ‘death-drive’. Et la limite entre les deux est une ligne infime si facile à traverser …
Envisageons maintenant une autre facette. Depuis peu, grâce au télescope James Webb, on a pu rapprocher d’une façon surprenante la structure de l’univers de celle du cerveau. Or, à quoi sert le cerveau ? C’est une interface entre la matière et l’esprit, entre soi et soi. Par analogie, l’univers est donc une interface entre Dieu et les créatures vivantes en général et l’humanité en particulier, l’homme créé à l’image de Dieu.
La matière n’est pas le diable. En l’homme, elle est un frein à l’esprit comme la gravitation est un frein à l’inflation. Sans elle, l’esprit s’envole, se perd, se dilue dans ses propres chimères.
Il faut savoir écouter courir le vent !!!
Le bruit de l’humanité, le ‘bruit de fond social’ entraîne la décadence de l’homme et sa perte.
Quand Moche était sur le Sinaï, tout de tut, réellement ! Et une brise légère précéda le passage de Dieu.
On ne peut pas jouer avec la vie comme on joue aux cartes mais malheureusement, la très grande majorité des hommes se servent de la vie, de leur vie comme d’un outil, d’un moyen et peu importe le moyen n’est-ce pas !
La vie n’est pas un moyen, un terme avant ‘l’autre monde’, la vie est cet assemblage de matière et d’esprit miraculeux, fragile, et éternel, oui oui. Éternel dans son essence sinon dans ses manifestations.
Rappelez-vous, dans son essence, la matière obéit à des lois d’outre-monde. La réalité voilée dirait Bernard d’Espagnat.
בראשית ברה אלוהים
‘béréchit bara Elohim’
« Entête mit au jour Elohim »
(traduc normale: Au commencement, Dieu créa)
Entête vient de la bible Chouraqui. Entête est assez juste car la naissance de l’univers est un élargissement et non une création ex-nihilo.
Mit au jour, c’est de moi car bara, boré ne veut certainement pas dire créer. Et en tenant compte de la physique, faire apparaître est bien la notion sous-jacente qui fait pendant à la mise au monde d’un enfant.
Une traduction peut-être encore plus juste pourrait être a étendu dans les deux sens de séparer en créant du vide entre les éléments par l’expansion et aussi de faire naître une tension entre les éléments où la gravitation puisera son énergie pour réunir ce qui est devenu séparé.
En gros, Dieu est le grand boulanger ! Il a étendu la pâte et elle a gonflé, gonflé, gonflé…
חג שבועות שמח !!!
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