Avez-vous perdu toutes vos feuilles cet hivers ?
C’est le printemps ! Sur les branches des arbres aux troncs noircis par la pluie apparaissent de petites tâches brillant au soleil, ce sont les feuilles nouvelles qui, comme leurs aînées, ne connaîtront qu’une saison pour laisser place à celles de l’année prochaine.
Dans l’espace comme dans le corps, des atomes, des cellules naissent et meurent sans cesse. Chaque instant est nouveau, plein d’énergie, de potentiel. Les animaux le savent bien et, attentifs à chaque instant d’existence, ils sont toujours présents au monde et à eux-mêmes.
Tout se renouvelle sans cesse, sauf l’homme !!
En permanence, l’homme ajoute de nouvelles feuilles à son édifice mais sans enlever les anciennes. Les pensées s’ajoutent les unes aux autres, les expériences s’accumulent, les sensations s’empilent et l’homme est comme ces vélos du Bangladesh qui transportent des fardeaux immenses.
L’homme est trop plein de lui-même, une outre qui ne se vide jamais, ou si peu. A 6/7 ans, un petit enfant a déjà envisagé quel est le monde qui l’entoure et à 13/14, son idée de lui-même et des autres est immuablement forgée. Ensuite, l’homme ajoute les croyances les unes aux autres, croit faire des choix et son esprit devient petit à petit plus dur que du diamant. L’homme se fossilise vivant !
Là est le problème majeur de l’humanité.
Le Moi de l’homme est une tour de Babel imprenable et immuable. Les orientaux ont trouvé une solution dans le détachement de ce moi si tyrannique, cependant, le remède est ailleurs.
Les petites peuplades des bouts du monde nous montrent l’exemple d’une vie harmonieuse dont les protocoles sont enracinés dans la confiance, confiance en soi et en l’environnement naturel et social. Ils ne sont pas exempts de croyances mais celles-ci ne sont qu’une extrapolation de la réalité de leur vie.
Leur passé n’a pas de guillotine, d’Hiroshima, de Néron, de Guantanamo, d’holocaustes, pas plus que leur avenir n’est fait de profit, de corruption, de dominance, de conquêtes. Leur passé est dans leurs ancêtres et leur avenir dans l’espoir que les puissances naturelles et surnaturelles seront propices. Ces gens croient en la bienfaisance de Dieu.
Et vous ?
nb: Pour avoir laissé tomber quelques feuilles, Daniel Everett (dans la vidéo citée en haut/ à voir !) a perdu une religion mais il a gagné la foi.
A propos du débat linguistique, j’ai noté que de nombreux peuples reculés parlent leur idiome pour tout sauf les nombres qu’ils expriment de préférence dans la langue occidentale qu’ils connaissent, espagnol, français ou anglais. Ce qui tends à infirmer la position d’Everett et à discréditer la récursivité de Chomsky s’il était besoin.
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